Saison 1962/1963

Cette saison débute avec trois épisodes initialement écrits pour la première saison, interrompue par une grève des acteurs. On est encore loin du style qui fera la renommée de Chapeau melon et bottes de cuir à son âge d’or. Avec le départ d’Ian Hendry, son personnage, le Dr Keel, est définitivement écarté. John Steed devient alors la figure centrale de la série, accompagné de partenaires variés. Parmi eux, Martin King, incarné par Jon Rollason, un personnage conçu pour recycler les derniers scénarios initialement prévus pour Hendry. Cependant, cette saison marque surtout un tournant avec des partenaires désormais presque exclusivement féminines.

Vénus Smith, jouée par Julie Stevens, ne laisse pas un souvenir impérissable, tandis que Cathy Gale, incarnée par Honor Blackman, s’impose immédiatement. Avec son intelligence, sa force de caractère et son aisance au combat, elle devient la première véritable héroïne télévisuelle capable de rivaliser avec son partenaire masculin. Son style, marqué par des tenues en cuir et une maîtrise du judo, la rend rapidement populaire, contrairement à l’insipide Vénus Smith et au trop fade Dr King, dont l’aversion pour les méthodes musclées des services secrets et le manque d’enthousiasme dans les enquêtes rendent Steed perplexe face à ce « pseudo-moralisateur ».

Un autre signe de l’évolution de la série est l’apparition, bien que brève (cinq épisodes seulement), d’un supérieur de Steed, surnommé « One-Ten ». Ce personnage préfigure « Mère-Grand », que l’on retrouvera plus tard dans la saison consacrée à Tara King.

Malgré ces changements, les scénarios restent encore inégaux. On retrouve des intrigues déjà vues, avec des criminels sans envergure (The Removal Men, Death on the Rocks, Bullseye) et des histoires de trahison et d’agents doubles (The Sell-Out, School for Traitors, Box of Tricks, Traitor in Zebra). La série fait même appel à la Mafia dans Conspiracy of Silence et revisite l’éternel récit de protection rapprochée de dirigeants étrangers avec The Decapod.

Pourtant, quelques épisodes se démarquent et apportent un souffle nouveau. The White Dwarf propose une intrigue qui rappelle étrangement L’Étoile mystérieuse, une aventure de Tintin. Warlock plonge dans l’univers de l’occultisme, tandis que Immortal Clay explore l’idée fascinante de l’invention d’une céramique incassable.

Enfin, deux épisodes méritent d’être mentionnés, bien que leur héritage soit discutable : Intercrime et Death of a Great Dane. Les adversaires affrontés par Steed et Cathy dans Intercrime referont surface plus tard face à Steed et Tara King dans Homicide et vieilles dentelles, considéré comme l’un des pires épisodes de la série. Quant à Death of a Great Dane, il connaîtra un remake sans éclat sous le titre Un petit déjeuner trop lourd, avec Emma Peel.

Si cette saison ne brille pas encore par son originalité, elle marque néanmoins une transition importante. Avec l’arrivée de Cathy Gale, la série pose les bases de ce qui deviendra bientôt son identité forte et singulière.

It was a helluva two years but I wouldn’t have missed it for the world.

Site officiel d’Honor Blackman (honorblackman.co.uk)

Bonus

La saveur particulière de cette série policière au rythme soutenu et au raffinement certain réside dans ses rebondissements inattendus, son humour décalé et farfelu, le tout traversé d’un discret courant de conscience sociale.

Le héros de THE AVENGERS est John Steed, incarné par le cousin de David Niven, PATRICK MACNEE, lui-même parent du comte de Huntingdon et descendant de Robin des Bois. Steed est un agent secret de haut niveau, parfaitement entraîné, impitoyable dans l’exercice de ses fonctions, dissimulant ses activités sous les dehors d’un riche homme du monde au passé aristocratique. Ses goûts sont exigeants : seules comptent pour lui l’excellence — qu’il s’agisse de jolies femmes, de bonne chère, de grands crus, de voitures ou de vêtements.

Il lui fallait donc une assistante à sa hauteur : une femme d’exception, une blonde glacée nommée Catherine Gale (HONOR BLACKMAN), version sixties des longues silhouettes à la Marlene Dietrich des années trente — débrouillarde, pleine d’esprit, élégamment vêtue à la masculine mais résolument féminine. « Cathy » manie le judo, les armes et les voitures de sport avec brio, ce qui fait d’elle la partenaire idéale de Steed, bien que son esprit scientifique et son sens moral l’opposent parfois aux méthodes expéditives de son coéquipier.

En l’absence de Cathy, Steed fait appel à deux assistants amateurs :
— le séduisant Dr. Martin King (JON ROLLASON) ;
— et Venus Smith (JULIE STEVENS), pétillante chanteuse de cabaret, espiègle et vive, qui collabore avec Steed pour le simple frisson de sortir de son quotidien.

Dans l’ombre plane One-Ten (DOUGLAS MUIR), figure mystérieuse du Foreign Office, typiquement britannique, qui supervise les activités secrètes de Steed.

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Production :
LEONARD WHITE & JOHN BRYCE

Scénaristes :
LESTER POWELL, JOHN LUCAROTTI, JON MANCHIP WHITE, JAMES MITCHELL, DOREEN MONTGOMERY, MALCOLM HULKE, ERIC PAICE, MARTIN WOODHOUSE, ROGER MARSHALL, PETER LING

Réalisation :
PETER HAMMOND, DON LEAVER, JONATHAN ALWYN, KIM MILLS, RICHMOND HARDING, RAYMOND MENMUIR

Éditeur des scénarios :
RICHARD BATES