Saisons 1976 et 1977

The New Avengers : Une nouvelle ère pour Chapeau melon et bottes de cuir

En 1976, la célèbre série Chapeau melon et bottes de cuir revient sous un nouveau format, intitulé The New Avengers, marquant une transformation notable. Cette fois-ci, John Steed, toujours incarné par Patrick Macnee, est entouré de deux nouveaux partenaires : la séduisante et intrépide Purdey (jouée par Joanna Lumley) et le dynamique Mike Gambit (interprété par Gareth Hunt). Purdey apporte un vent de fraîcheur avec sa personnalité unique et son charme, tandis que Gambit, personnage créé pour l’action, compense le fait que Steed, vieillissant, participe moins aux scènes physiques. Le trio opère pendant deux saisons de treize épisodes chacune, avec des tournages non seulement en Grande-Bretagne mais aussi en France et au Canada, cette nouvelle version étant une coproduction franco-britannique.

Cette évolution de la série se caractérise par un ton plus réaliste et moins fantaisiste que la version originale. Les scénarios, plus axés sur l’espionnage, adoptent un style proche des romans de Len Deighton, cherchant à se distancier de l’approche parodique des débuts. Dennis Spooner, scénariste de la série, admet que Chapeau melon et bottes de cuir avait atteint une forme d’apothéose en termes de parodie, rendant nécessaire ce virage vers un réalisme accru pour The New Avengers. Néanmoins, cette nouvelle direction a été accueillie avec des sentiments mitigés, certains regrettant le charme si particulier de l’ancienne série.

Un des aspects critiques de cette nouvelle formule est le manque de véritable alchimie entre les trois personnages principaux. Bien que Gambit tente parfois de courtiser Purdey, cela reste plutôt fraternel, tandis que Purdey, elle, admire Steed d’une manière presque paternelle. Loin de la complicité et de la tension palpable entre Steed et ses anciennes partenaires, cette dynamique de trio semble plus distante et moins engageante pour les spectateurs. De plus, Steed, désormais installé dans un cottage à la campagne où il élève des chevaux, est beaucoup moins impliqué dans l’action, laissant ce rôle à Gambit et Purdey.

En termes de scénarios, la qualité est inégale. Quelques épisodes parviennent à capturer l’esprit d’antan, comme Cible, où Purdey met sa vie en danger dans un camp d’entraînement d’agents secrets, ou Le Z 95, qui met en scène un groupe de cambrioleurs utilisant un gaz soporifique pour endormir toute la ville de Londres. Le monstre des égouts, où les héros affrontent un gigantesque rat, est également un exemple d’épisode à la fois étrange et captivant. Toutefois, malgré ces moments forts, la série s’enlise dans des intrigues plus ordinaires, souvent de simples histoires d’espionnage.

Malgré un démarrage prometteur avec des épisodes comme Le repaire de l’aigle ou Le dernier des Cybernautes, The New Avengers tombent rapidement dans des récits d’espionnage plus convenus. Cependant, certains épisodes se démarquent encore, comme Le baiser de Midas, où un sinistre personnage est porteur de toutes les maladies contagieuses connues, ou Un chat parmi les pigeons, où l’on retrouve l’influence de Hitchcock et de son film Les Oiseaux.

La deuxième saison marque un tournant encore plus prononcé. La présence des coproducteurs français commence à peser sur la série, et certains épisodes tournés à l’étranger, comme Le lion et la licorne à Montmartre, peinent à retrouver l’atmosphère si spécifique de la version britannique. Un épisode en deux parties, Le long sommeil, qui voit le retour fugace d’Emma Peel, tente de raviver l’étincelle, mais sans grand succès. D’autres histoires, comme Les gladiateurs se déroulant au Canada, ou Les anges de la mort, offrent quelques moments intéressants, mais n’atteignent pas le niveau des meilleures heures de la série.

Au final, bien que The New Avengers ait tenté d’insuffler un renouveau à la série, elle n’a pas totalement su retrouver la magie de la version originale. Si quelques épisodes parviennent à capturer cet esprit si particulier de Chapeau melon et bottes de cuir, la nouvelle direction plus réaliste, les intrigues souvent moins inventives et l’absence de complicité entre les personnages ont laissé une impression mitigée.

Bonus

Générique

Détail du générique des saisons 1976/1977

Chronologie

Épisodes par ordre de diffusion

Chronologie

Épisodes par ordre de production

TV Times

Supplément du TV Times édité en 1976 à l’occasion de la diffusion des New Avengers

Pinewood Studios

Les studios mythiques de James Bond