Mort en magasin

In which Steed fights in Ladies Underwear — and Emma tries «feinting»

Scénario

Brian Clemens

Supervision du scénario

Prénom Nom

Réalisation

Charles Crichton

Décors

Prénom Nom

Producteurs

Julian Wintle

081

Mort en magasin — Death at Bargain Prices

Production

25 janvier/17 février 1965 — Saison 1965/1966 — Nº3

Diffusion

ABC Weekend TV, 23 octobre 1965, 20h25 — 2ème chaîne ORTF, 13 juin 1967, 20h00

Résumé de l’épisode

Un agent du gouvernement enquêtant dans un grand magasin londonien est retrouvé assassiné, en possession d’un ticket de caisse daté d’un dimanche (ce qui était impossible dans les années 60 !). Les Avengers se rendent sur place : Mrs Peel devient vendeuse au rayon lingerie féminine et Steed propose d’améliorer le rendement du magasin. Il fait alors la connaissance d’Horatio Kane, un magnat de l’industrie âgé et cloué dans un fauteuil roulant. Emma apprend par le détective du magasin que des événements suspects se produisent régulièrement la nuit depuis quelque temps. Désireuse d’en savoir plus, elle est capturée, mais Steed, revenu après la fermeture, la délivre. Ils découvrent alors le professeur Popple, séquestré et contraint de fabriquer une bombe. Après une recherche précipitée, les Avengers réalisent que le magasin lui-même est la bombe. Après avoir neutralisé Horatio Kane et ses acolytes, ils désamorcent l’engin destiné à effacer Londres de la carte pour faire pression sur le gouvernement britannique.

Le mot de la fin

Steed et Mrs Peel quittent les lieux à bicyclette, empruntées au magasin en guise de service rendu !

Mrs Peel, We’re needed!

Texte

Script

Le site The Avengers de Piers Johnson propose le script original de cet épisode ainsi que le synopsis original (format PDF).

à propos de cet épisode

D’après The Avengers Forever, cet épisode est l’un des préférés de Patrick Macnee.
Selon Malcolm Hulke, Brian Clemens a eu l’idée de cet épisode à partir d’un script abandonné de Doctor Who, The Big Store, écrit par Hulke lui-même et David Ellis (la source de cette information est inconnue).
Charles Crichton (1910-1999), réalisateur de cet épisode, est également connu pour avoir coécrit et réalisé le film Un poisson nommé Wanda en 1988 avec John Cleese.
Le professeur Popple pourrait-il être inspiré par Sir John Anthony Pople (UK, 1925–2004), théoricien de la chimie et lauréat du prix Nobel de chimie en 1998 (partagé avec un autre scientifique) ? Pople a travaillé sur le développement de méthodes pour approximer les calculs d’orbitales moléculaires. On peut se souvenir de l’étrange schéma d’une molécule (complètement fantaisiste) dans l’appartement d’Emma Peel. Au début des années soixante, il s’est installé aux États-Unis pour poursuivre ses travaux. Faut-il faire un parallèle entre l’épisode et la situation de Pople et Popple, tous deux partis et ne travaillant plus pour la Grande-Bretagne ?
Horatio Kane est probablement un clin d’œil au chef-d’œuvre d’Orson Welles, Citizen Kane (USA, 1941).
Dans cet épisode, il est question de cartes perforées déguisées en tickets de caisse. En informatique, ces cartes étaient parmi les premiers supports d’entrée/sortie. Utilisées dès le début du XXe siècle, elles ont contribué à la naissance de géants comme IBM et Bull aux États-Unis. Elles ont été progressivement remplacées dans les années 70 par des bandes magnétiques et des disquettes.
Il est difficile de ne pas faire de rapprochement entre le magasin fictif Pinters et Harrods, le célèbre grand magasin de Londres situé sur Brompton Road, dans le quartier de Knightsbridge. Harrods, fondé en 1849, devint fournisseur officiel de la reine mère en porcelaine en 1938 et fournisseur alimentaire d’Élisabeth II en 1958. En 1985, la famille Al-Fayed prit le contrôle de l’entreprise. Depuis la disparition de Lady Di, les liens commerciaux avec la famille royale sont rompus. Avec ses 92 000 m² répartis sur sept niveaux, Harrods est aujourd’hui le plus grand magasin de la capitale. Sa devise est Omnia ubique omnibus (« Tout, pour tous, partout »). En août 1973, des engins explosifs y furent découverts, revendiqués par l’IRA, et en décembre 1974, une bombe explosa, causant un incendie au troisième étage et blessant légèrement une personne.

Continuité

Dans l’appartement de Mrs Peel, lorsque Steed demande : « Do you know a professor Popple ? », Emma, qui revient dans le champ de la caméra depuis la cuisine, laisse entrevoir que sa combinaison est ouverte dans le dos ; cela est encore plus visible lorsqu’elle s’assoit sur le sofa. Diana Rigg a souvent mentionné que ces vêtements en cuir la gênaient, et il semble qu’on ait oublié de la refermer après une pause.
Pendant la pause déjeuner dans l’appartement de Mrs Peel, Steed tient la bouteille de vin d’abord dans la main droite, puis elle passe dans la main gauche dans l’image suivante.
Lorsque Mrs Peel est sur une échelle pour ranger des jouets, elle a un pistolet-jouet coincé dans sa ceinture. Celui-ci est toujours là lorsqu’elle quitte le rayon avec Tony Marco, mais il disparaît dans le plan suivant dans le couloir.
Dans l’appartement de Kane et dans le laboratoire secret du professeur Popple, on peut voir derrière la fenêtre le même décor que celui présent chez Yuill dans Meurtre par téléphone.
L’ascenseur des studios Pinewood, utilisé pour représenter le magasin, ne descend que d’un étage. Le décor a dû être modifié à chaque fois pour donner l’illusion d’un magasin à plusieurs niveaux lors de la scène d’ouverture (source : Mrs Peel, we’re needed).
Lorsque Marco revient avec Wentworth pour interroger Mrs Peel, la porte secrète n’est pas à la même position que lorsqu’elle l’a empruntée.

Observations

Deux « vilains » en fauteuil roulant se succèdent dans l’ordre de diffusion britannique : Horatio Kane suit le Docteur Armstrong (dans Les cybernautes).
Steed commande pas moins de douze melons chez Pinters ! Cela peut sembler étonnant sachant que ses chapeaux sont fabriqués sur mesure à Saint James (voir La cage dorée – saison 1963/1964), et que depuis cet épisode, ils sont renforcés pour assommer ses adversaires.
Lorsque Emma Peel critique le responsable du rayon porcelaine du magasin, qui ne sait pas faire la différence entre « Bates and Royal Crichton », il y a une allusion à John Bates (le créateur de la garde-robe de Diana Rigg) et Charles Crichton (le réalisateur).
Les maquettes d’avions présentes au rayon jouets refont une apparition dans le pub de Voyage sans retour.
Le magasin s’appelle Pinters. Sur le ticket de caisse trouvé sur Moran, on peut lire : « Pinters Stores Ltd, 134 New Oxford Street, London W1 ». Le magasin est censé avoir cinq étages, comme l’indique la mention « 5th Floor » visible près de l’ascenseur.
Au rayon des landaus (département 19), on peut lire l’inscription « Is your happy day not so far away ».
Farthingale lit une revue de golf avant d’être distrait par Steed.
Des panneaux publicitaires « Wilkinson Sword » sont omniprésents dans le magasin.
On remarque la présence de Yogi l’ours (série d’animation américaine de 67 épisodes de 7 minutes, produite par Hanna-Barbera en 1958 et diffusée à partir de 1969 en France) et du lapin Bugs Bunny, célèbre personnage de Warner Bros créé en 1938.
L’escalier en colimaçon emprunté par Steed et Mrs Peel à la fin de l’épisode est le même que celui utilisé dans Le club de l’enfer et L’héritage diabolique.
Nous découvrons pour la première fois l’appartement d’Emma Peel : une cheminée moderne au centre de la pièce, des canapés, une belle vue sur la ville… Mais à quoi sert l’étrange appareil situé au fond de la pièce ?
Comme Cathy Gale, Emma Peel possède de solides connaissances scientifiques. Sa spécialité semble être la physique, puisqu’elle rédige un article sur la thermodynamique.
Fait rare pour cette saison et les suivantes, Steed dissimule une arme sous sa veste.

Les voitures

Dans l’appartement d’Horatio Kane, on peut apercevoir une très belle voiture vintage portant la plaque d’immatriculation AR244.

Distribution

Horatio Kane : Andre Morell
Wentworth : T.P. McKenna
Farthingale : Allan Cuthbertson
Massey : George Selway
Marco : Harvey Ashby
Jarvis : John Cater
Professor Popple : Peter Howell
Glynn : Ronnie Stevens
Julie : Diane Clare

Déjà vus dans…

T.P. McKenna : Le cheval de Troie, Je vous tuerai à midi
Allan Cuthbertson : The deadly air, La porte de la mort, Le document disparu
Harvey Ashby : Le décapode, Requiem
John Cater : Le cocon, Le mort vivant

Les acteurs

Andre Morell (1909–1978) a joué dans L’homme invisible (L’homme du pouvoir, 1959), Destination danger (L’affaire Castelevera, 1965), Le saint (Le crime du siècle, 1965), et Les professionnels (À l’est, du nouveau, 1978).
T.P. McKenna (Thomas Patrick McKenna, 1929) : voir Le cheval de Troie.
Allan Cuthbertson (Australie, 1920 – Londres, 1988) a joué dans Destination danger (Survivre, 1961), Le saint (Qui est le traître ?, 1967), Les champions (L’expérience, 1968), Amicalement vôtre (L’un et l’autre, 1971), et Jason King (Every picture tells a story, 1972).
George Selway (1924) a joué dans Jason King (Dis-moi qui tu fréquentes, 1972).
Harvey Ashby a joué dans Destination danger (Un homme de confiance, 1964) et Le saint (Qui est le traître ?, 1967).
John Cater (1932) : voir Le cocon.
Peter Howell joue également le rôle d’un professeur dans Le prisonnier (Le général, 1967). Il a aussi joué dans Les champions (Douze heures à vivre, 1968) et Poirot avec David Suchet (L’aventure de l’appartement bon marché, 1990).
Ronnie Stevens (1925–2006).
Diane Clare (1938).