Le repaire de l’aigle

Scénario

Brian Clemens

Supervision du scénario

Brian Clemens

Réalisation

Desmond Davis

Décors

Syd Cain

Producteurs

Albert Fennel
Brian Clemens

Résumé de l’épisode

Au sommet d’une falaise battue par le vent, sur une île déserte, Stannard court, poursuivi par des pêcheurs dont les cannes à pêche sont des armes redoutables : leurs hameçons, trempés dans un poison mortel, sifflent dans l’air. Atteint, Stannard s’effondre, agonisant, dans une barque qui dérive jusqu’à la côte. Sa mort entraîne aussitôt l’équipe de Chapeau melon et bottes de cuir dans une nouvelle aventure. Steed et Purdey se lancent sur une piste qui les conduit jusqu’à une île isolée, Saint Dorca, lieu lugubre et balayé par les vents, où s’est installée une communauté de moines dirigée par le père Trasker. Pendant ce temps, Gambit remplace le malheureux Stannard à une conférence donnée par le professeur Van Claus, éminent spécialiste de l’hibernation. Mais les événements vont bientôt se précipiter…

Le mot de la fin

Il n’y a pas de grande scène finale, comme c’est souvent le cas dans les épisodes classiques de Chapeau melon et bottes de cuir. Cependant, chaque histoire se clôt sur une touche d’humour que nous allons détailler dans cette rubrique. Dans cet épisode, la conclusion est marquée par une note triomphante : les héros quittent l’île en sifflant la célèbre marche du Colonel Bogey, symbole de leur réussite et de leur camaraderie.

à propos de cet épisode

• On apprend dans le livre The Avengers and Me, écrit par Patrick Macnee avec Dave Rogers, que Brian Clemens avait imaginé une toute autre scène d’ouverture. La séquence aurait été filmée mais malheureusement supprimée. L’ancien logo The Avengers devait apparaître à l’écran avec la musique originale de Laurie Johnson, tandis que le mot New, écrit à la main, s’insérait pour former The New Avengers, cette fois accompagné de la nouvelle musique des saisons 1976/1977. Au loin, John Steed marchait vers la caméra, visiblement heureux de reprendre du service, avec une incrustation indiquant : « avec Patrick Macnee dans le rôle de Steed ». Puis apparaissait Mike Gambit, marchant d’un pas assuré, accompagné d’une incrustation précisant de la même manière le nom de l’acteur et son rôle. Enfin, Purdey faisait son apparition, soulevant légèrement sa jupe pour ajuster sa jarretière sous le regard de Gambit, avant de le rejoindre. Distancés par John Steed, les deux agents voient Purdey le siffler. Les trois finissent par se rejoindre, s’échangent des sourires et forment désormais une nouvelle équipe. Clemens voulait manifestement suggérer l’idée d’un trio héroïque, marchant côte à côte vers l’aventure, comme Dorothy, l’Épouvantail, le Bûcheron en fer-blanc et le Lion dans Le Magicien d’Oz. En incrustation, on pouvait lire : « produit par Albert Fennell et Brian Clemens ».
• Au départ, Joanna Lumley devait incarner un personnage nommé Charly. Cependant, Revlon, la marque américaine de cosmétiques, lançait bruyamment à la même époque sa gamme de parfums Charlie. Pour éviter toute confusion, Joanna, à l’instar de Linda Thorson, eut le privilège de choisir son propre nom : ce fut Purdey, en référence à James Purdey & Sons, fabricant anglais de fusils de chasse haut de gamme, fondé en 1814, juste avant la bataille de Waterloo. Mais ce nom était surtout inspiré par une top-modèle de l’époque, Sue (ou Suzy) Purdie, que Joanna appréciait particulièrement. Le nom avait une sonorité agréable, sa première syllabe évoquant un doux ronronnement félin — un clin d’œil à la grâce et à la séduction du personnage. Il devait aussi plaire au public américain, susceptible de l’entendre comme purty, forme familière du mot pretty (« jolie »). Ces informations sont tirées de l’ouvrage Joanna Lumley de Tim Ewbank, publié à Londres en 2009 par André Deutsch.
• Cet épisode présente des similitudes avec Dead of Winter où il est également question de cryogéniser un nazi. Avec The Mauritius Penny, ces trois épisodes explorent le fantasme récurrent de la résurgence d’un régime nazi.
• Patrick Macnee déclare lors de la présentation de l’épisode dans la vidéo britannique : « How could we go wrong with Peter Cushing in the guest star role ? » [Comment aurions-nous pu nous tromper avec Peter Cushing en tant qu’invité ?].
• Le Daily Mail a décrit cet épisode en affirmant : « Les Avengers sont meilleurs que jamais ».
• L’épisode fut diffusé en deuxième partie de soirée sur TF1, après le journal télévisé TF1 Actualités. Ce soir-là, la chaîne proposait auparavant une émission de variétés du duo Maritie et Gilbert Carpentier, Numéro Un, dont Paul Anka était l’invité vedette.
• À la sortie des New Avengers, cet épisode a été ignoré par la ZDF, la télévision allemande qui diffusait la série habituellement le jeudi à 21h45. On peut en comprendre la raison.
• Les costumes de Joanna Lumley ont été conçus par Catherine Buckley pour les quatre premiers épisodes seulement. On ne retrouvera plus ensuite ses créations dans la série. Après des débuts modestes en 1963, Catherine Buckley s’impose rapidement comme l’une des créatrices britanniques les plus originales et influentes. Installée au cœur de Notting Hill, elle y acquiert une réputation d’excellence pour ses créations audacieuses et raffinées, prisées des célébrités et des amateurs de mode.

Continuité

• En arrivant chez Stannard, Steed se gare si mal que la roue gauche de sa voiture monte sur le trottoir.

Observations

• Bien que Steed continue de porter son emblématique chapeau melon (équipé pour l’occasion d’un émetteur radio), il conduit désormais une Rover 3500 SD1 automatique de 1976, de couleur jaune et immatriculée MOC 229P.
• On apprend dans cet épisode que Purdey a été rejetée du Ballet Royal parce qu’elle était trop grande.
• Les New Avengers quittent l’île Sainte-Dorca en sifflant l’air de la marche du Colonel Bogey, célèbre grâce au film Le Pont de la rivière Kwai.
• Le nom « Der Adlerhorst » [le repaire de l’aigle], utilisé pour décrire le sommet du Berghof dans l’épisode, fait référence à un lieu apprécié par Hitler avant la Seconde Guerre mondiale.
• Voici une citation amusante : John Steed : « I want Purdey. », Mike Gambit : « Who doesn’t? »
• Le nom de Brown-Fitch est mal orthographié au générique, apparaissant sous la forme Brown-Fitcth.

Les voitures

• Le public français sera ravi de découvrir cette élégante Citroën DS21 Pallas blanche, immatriculée MCO 731P, qui, malheureusement, termine sa course dans le fossé.
• Si vous espériez retrouver les splendides anciennes Bentley, la déception sera totale — ou presque. Désormais, Steed conduit divers véhicules modernes et puissants. Dans ce premier épisode, il est au volant d’une Rover 3500 SD1 automatique de 1976 (couleur citron, immatriculée MOC 229P).

Lieux de tournage

• Le lieu de tournage est le château d’Eilean Donan en Écosse, qui a également servi de décor dans Braveheart. Réalisé par Mel Gibson et sorti en 1995, ce film épique raconte l’histoire de William Wallace, un héros écossais du XIIIe siècle. Connu pour ses scènes de bataille grandioses, Braveheart offre un portrait dramatique de la lutte pour l’indépendance de l’Écosse contre l’Angleterre.

Distribution

Von Claus : Peter Cushing
Father Trasker : Derek Farr
Karl : Frank Gatliff
Hara : Sydney Bromley
Brown–Fitch : Trevor Baxter
Lady with Dog : Joyce Carey
Main : Neil Phillips
Stannard : Brian Anthony
Jud : Ronald Forfar
Barker : Jerold Wells
Gerda : Trude van Dorne
Nazi Corporal : Peter Porteous
Ralph : Charles Bolton

Déjà vus dans…

Peter Cushing : Le retour des cybernautes
Derek Farr : La mangeuse d’hommes…
Frank Gatliff : One for the mortuary, La trahison, Le clan des grenouilles, Amour, quand tu nous tiens…
Joyce Carey : Homicide et vieilles dentelles
Peter Porteous : Les charmeurs

Les acteurs

• Peter Cushing (1913-1994) était un acteur britannique renommé pour ses rôles emblématiques dans les films d’horreur et de science-fiction. Il est surtout connu pour ses interprétations de Dr. Van Helsing dans les adaptations des films de Hammer Horror et de l’Empereur Palpatine dans la saga Star Wars. Cushing a également incarné le Professeur Sherlock Holmes dans plusieurs adaptations cinématographiques et télévisuelles. Sa carrière s’étend sur plus de cinq décennies, au cours desquelles il est devenu une figure incontournable du cinéma britannique, appréciée pour son charisme et son talent d’acteur polyvalent.
• Derek Farr (1912–1986) travailla d’abord comme instituteur avant de monter sur scène en 1937 et d’obtenir son premier rôle au cinéma l’année suivante. Il servit pendant la Seconde Guerre mondiale puis reprit sa carrière d’acteur, se spécialisant dans les rôles de caractère. Il apparut, non crédité, dans Q Planes (1939), film qui inspira par la suite Patrick Macnee pour la création du personnage de John Steed.
• Geraldine Gardner ‘1950-1987) avait précédemment passé une audition pour le rôle de Purdey.

Adaptation

• Cet épisode a été adapté en roman sous le titre The Eagle’s Nest par John Carter, publié en 1976 au Royaume-Uni chez Futura Publications, puis en 1978 aux États-Unis chez Berkley Medallion.

Bonus

• Cet épisode fait l’objet d’une vidéo de questions-réponses avec Renée Glynne (script / superviseuse de la continuité) et Philip Hawkins, disponibles sur la chaîne YouTube Lives in the Pictures enregistré le 23 mars 2021. Pour profiter pleinement de cette séance (en anglais), il est conseillé de visionner la vidéo en parallèle de votre propre copie de l’épisode. mars

Sonnthèque

DVD / BLU—RAY

• Les éditions Blu-ray et Ultra HD de The New Avengers, publiées par StudioCanal, sont sorties le 26 novembre 2025. Elles proposent, pour cet épisode, un commentaire audio enregistré par Gareth Hunt et Brian Clemens.

Autres pages à consulter

• The Avengers Forever — David K. Smith
• The Avengers — Piers Johnson
• imdb.com
• en.wikipedia.org

Titres dans les autres langues

• Allemagne : Der Adlerhorst
• Italie : Il nido dell’aquila
• Espagne :
• Hollande : Het Adelaarsnest

Contexte

• Le 14 octobre, la France subit une nouvelle marée noire causée par le naufrage du pétrolier Bohlen au large d’Ouessant. Cet incident environnemental met en évidence la vulnérabilité des côtes françaises face aux catastrophes maritimes, soulignant l’urgence de renforcer les mesures de prévention et de protection écologique.