The House That Jack Built

Ainsi que nous le répétons inlassablement dans les quelques chroniques d’épisodes que nous avons déjà rédigées, les scénaristes des Avengers construisent, de temps en temps, certains épisodes en fonction de poèmes, de comptines ou de références littéraires avérées. Puisqu’il n’existe pas à ce jour de volumes rassemblant ces troublantes mises en exergue, nous nous proposons de le faire sur le site, au fur et à mesure.

Aujourd’hui, nous reproduisons et traduisons à main levée une des nursery rhymes qui est à l’origine d’un des meilleurs épisodes de la série, The house that built Jack / L’héritage diabolique.

Cette antienne particulièrement entêtante sied parfaitement à la structure de l’épisode : par sa répétition, par sa cruauté latente et la perversité induite par la circularité du texte. Nous exploiterons le symbolisme de cette comptine lors d’une prochaine critique.

The House That Jack Built

This is the house that Jack built.

Malt
This is the malt
That lay in the house that Jack built.
Rat
This is the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.
This is the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.

This is the dog,
That worried the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.
This is the cow with the crumpled horn,
That tossed the dog,
That worried the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.

This is the maiden all forlorn,
That milked the cow with the crumpled horn,
That tossed the dog,
That worried the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.

This is the man all tattered and torn,
That kissed the maiden all forlorn,
That milked the cow with the crumpled horn,
That tossed the dog,
That worried the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.

This is the priest all shaven and shorn,
That married the man all tattered and torn,
That kissed the maiden all forlorn,
That milked the cow with the crumpled horn,
That tossed the dog,
That worried the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.

This is the cock1 that crowed in the morn,
That waked the priest all shaven and shorn,
That married the man all tattered and torn,
That kissed the maiden all forlorn,
That milked the cow with the crumpled horn,
That tossed the dog,
That worried the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.

Cock that crowed in the morn
Farmer farming
This is the farmer sowing the corn,
That kept the cock that crowed in the morn.
That waked the priest all shaven and shorn,
That married the man all tattered and torn,
That kissed the maiden all forlorn,
That milked the cow with the crumpled horn,
That tossed the dog,
That worried the cat,
That killed the rat,
That ate the malt
That lay in the house that Jack built.

C’est la maison que construisit Jack.

Du grain
C’est du grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.
Un rat
C’est le rat,
Qui mangea le grain
Qui jonchait le sol de la maison que construisit Jack.
C’est le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui jonchait le sol de la maison que construisit Jack.

C’est le chien,
Qui ennuya le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.
C’est la vache avec sa corne émoussée,
Qui fit sauter le chien,
Qui ennuya le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.

C’est la jeune fille tout à fait désespérée,
Qui a trait la vache avec la corne émoussée,
Qui fit sauter le chien,
Qui ennuya le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.

C’est l’homme tout dépenaillé et déchiré,
Qui embrassa la jeune fille tout à fait désespérée,
Qui a trait la vache avec la corne émoussée,
Qui fit sauter le chien,
Qui ennuya le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.

C’est le curé rasé de près et tondu,
Qui maria l’homme tout dépenaillé et déchiré,
Qui embrassa la jeune fille tout à fait désespérée,
Qui a trait la vache avec la corne émoussée,
Qui fit sauter le chien,
Qui ennuya le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.

C’est le coq qui chanta dès potron-minet,
Qui réveilla le curé rasé de près et tondu,
Qui maria l’homme tout dépenaillé et déchiré,
Qui embrassa la jeune fille tout à fait désespérée,
Qui a trait la vache avec la corne émoussée,
Qui fit sauter le chien,
Qui ennuya le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.

Le coq qui chanta dans dès potron-minet
Le fermier étant fermier
C’est le fermier qui sema le maïs,
Qui nourrit le coq qui chanta dans dès potron-minet.
Qui réveilla le curé rasé de près et tondu,
Qui maria l’homme tout dépenaillé et déchiré,
Qui embrassa la jeune fille tout à fait désespérée,
Qui a trait la vache avec la corne émoussée,
Qui fit sauter le chien,
Qui ennuya le chat,
Qui tua le rat,
Qui mangea le grain
Qui joncha le sol de la maison que construisit Jack.

Les nursery rhymes sont traditionnellement associées à ce que l’on traduit en Français comme les « contes de ma mère l’oye » (Mother Goose). La plupart des comptines anglaises ont été attribuées à « Mother Goose ». L’origine du nom est floue et objet de discussions sans fin. On en retrouve la trace dans les Contes de Charles Perrault (1697). On retrouve également trace de ce nom avec Berthe au grand pied, la mère de Charlemagne, qui était la protectrice des enfants – la Reine Pédauque, pourvue, comme son nom l’indique, de pattes d’oie.

D’autres opinions clament haut et fort que « Mother Goose » a une origine américaine, Mother Goose’s Melodies, publié en 1719 à Boston par Thomas Fleet, dont la belle-mère était soi-disant Elizabeth Vergoose. Un recueil de comptines de Mother Goose fut publié par Jophn Newbery à Londres en 1765. Le sujet de ces comptines a été relié par certains exégètes aux événements politiques de l’époque en Angleterre.

Voir : The Annotated Mother Goose, ed. by W. S. and C. Baring-Gould (1970) ; study by S. K. Abbey (1967).


  1. « Cock » signifie « coq » et « pénis » ; jeux de mots, par conséquent, comme souvent dans les nursery rhymes… ↩︎