The Village Blacksmith

The Village Blacksmith, le poème de Henry Wadsworth Longfellow est le suivant :

The Village Blacksmith

UNDER a spreading chestnut tree
The village smithy stands ;
The smith, a mighty man is he,
With large and sinewy hands ;
And the muscles of his brawny arms
Are strong as iron bands.

His hair is crisp, and black, and long,
His face is like the tan ;
His brow is wet with honest sweat,
He earns whate’er he can,
And looks the whole world in the face,
For he owes not any man.

Week in, week out, from morn till night,
You can hear his bellows blow ;
You can hear him swing his heavy sledge
With measured beat and slow,
Like a sexton ringing the village bell,
When the evening sun is low.

And children coming home from school
Look in at the open door ;
They love to see the flaming forge,
And hear the bellows roar,
And watch the burning sparks that fly
Like chaff from a threshing-floor.

He goes on Sunday to the church,
And sits among his boys ;
He hears the parson pray and preach,
He hears his daughter’s voice,
Singing in the village choir,
And it makes his heart rejoice.

It sounds to him like her mother’s voice,
Singing in Paradise!
He needs must think of her once more,
How in the grave she lies ;
And with his hard, rough hand he wipes
A tear out of his eyes.

Toiling,—rejoicing,—sorrowing,
Onward through life he goes ;
Each morning sees some task begin,
Each evening sees it close ;
Something attempted, something done,
Has earned a night’s repose.

Thanks, thanks to thee, my worthy friend,
For the lesson thou hast taught!
Thus at the flaming forge of life
Our fortunes must be wrought ;
Thus on its sounding anvil shaped
Each burning deed and thought!

Le village du forgeron

Sous un châtaignier qui s’étale
Se tient le village du maréchal-ferrant ;
Le maréchal-ferrant est un homme puissant,
Avec ses grosses mains musclées ;
Et les muscles de ses bras robustes
Sont aussi forts que des barres d’acier.

Ses cheveux sont brûlés et noirs et longs,
Son visage a la couleur de la terre de Sienne ;
Son front est humide d’une honnête sueur,
Il gagne sa vie comme il le peut,
Et regarde en face le monde entier,
Car il ne doit rien à personne.

Les semaines vont et viennent, du matin jusqu’au soir,
Vous pouvez l’entendre soupirer ses plaintes ;
Vous pouvez l’entendre balancer son lourd marteau
Avec des coups mesurés et lents,
De même qu’un sacristain fait sonner la cloche du village,
Quand le soleil du soir est bas.

Et les enfants rentrent de l’école
Et regardent à travers la porte ouverte ;
Ils aiment voir la forge en feu,
Et entendre le rugissement de ses plaintes,
Et regarder l’étincelle brûlante qui vole
Comme une paille sur une aire moissonnée.

Il va le dimanche à l’église,
Et s’assoit parmi ses garçons ;
Il entend le Pasteur faire son sermon et prier,
Il entend la voix de sa fille,
Qui chante dans le choeur paroissial,
Et cela remplit son coeur de joie.

Elle lui rappelle la voix de sa mère,
Chantant au Paradis !
Il a besoin de penser à elle encore une fois,
Comment dans sa tombe elle repose ;
Et avec ses mains dures et rugueuses il essuie
Une larme qui tombe de ses yeux.

Peiner – se réjouir – et avoir du chagrin,
Ainsi va inéluctablement sa vie ;
Chaque matin voit le labeur à accomplir,
Chaque soir voit le repos ;
Quelque chose de tenté, quelque chose d’accompli,
C’est le prix d’une nuit de repos.

Merci, merci à vous, mon ami précieux,
Pour la leçon que vous m’avez donnée !
Ainsi, à la forge rougeoyante de la vie
Nos destin doivent être travaillés ;
Ainsi ils sont mis en forme par l’enclume bruyante
Chaque acte est pensé sous la brûlure !

On notera, avec profit, que George Orwell reprend les premiers vers, à peine modifiés, dans 1984. Au chapitre 7, pour les sceptiques qui auraient un irrépressible besoin de vérifier.